[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le 3 février 2013, au soir du partage du Standard contre Anderlecht (2-2), Jean-François de Sart, le directeur sportif du club mosan déclare au micro de la RTBF que la direction ne compte plus aligner Sinan Bolat qui arrive en fin de contrat en juin. Fin de cette semaine, la direction persiste et signe en annonçant que la décision est définitive. Triste fin pour un gardien qui aura marqué l’histoire du club.
En refusant de signer à Fulham en janvier, le portier belgo-turc a paradoxalement signé en même temps pour une fin de saison pourrie (noyau C) qui coïncide avec la fin de son aventure liégeoise. En quatre ans au club, Bolat a réussi à marquer les esprits au point d’être élevé au rang de héros par beaucoup. Il faut dire que le Standard lui doit beaucoup.
Six premiers mois de folieSinan Bolat est formé à Genk sous la houlette de Guy Martens, le « monsieur gardiens » du football belge (il a formé Logan Bailly, Thibaut Courtois, Koen Casteels, et d’autres). Peu utilisé (cinq matchs), le portier décide de rejoindre le Standard de Liège en janvier 2009. Pour seulement 150 000€, les Rouches s’offrent un jeune prometteur. D’abord engagé pour être la doublure du contesté mais néanmoins efficace Andrès Aragon Espinoza. Rapidement, le jeune Bolat (20 ans à l’époque) s’impose dans les cages liégeoises au point de ne plus quitter l’équipe. Il aligne les prestations de très haut niveau et permet à son équipe plusieurs fois de tenir le coup dans la course au titre en restant à égalité parfaite avec Anderlecht. Comme ce 16 mai 2009 qu’aucun supporter du Standard n’a pu oublier.
On joue la 34e journée de championnat. Gand-Standard. Les Gantois courent après une place européenne, les Liégeois après le titre. Les deux équipes veulent la victoire et le match nul n’arrange personne. A la 91e minute, le Standard mène 0-1 sur un penalty d’Axel Witsel, mais Oguchi Onyewu commet une grossière faute dans le rectangle. L’arbitre Serge Gumieny n’hésite pas et siffle penalty. S’il est transformé, le Standard peut dire adieu au titre puisqu’Anderlecht a gagné son match contre Genk. Bryan Ruiz s’élance, tire, mais Bolat plonge du bon côté et repousse l’envoi. Hero level : +1000. Le 24 mai, le Standard est champion. Bolat est un demi-dieu.
Une confirmation difficileFort de ce statut, Sinan entame la saison dans la peau d’un titulaire indéboulonnable. Pourtant cette saison de la confirmation est plus compliquée. Alors qu’en dix matchs en 2008-2009 il n’avait encaissé que trois buts, en 2009-2010, la coqueluche des supporters en encaisse 55 en 44 matchs. Sinan Bolat devient Sinan Boulette. A l’image de son club, le gardien a du mal à hausser son niveau de jeu en championnat et sombre quelque fois. Au niveau européen, hormis son match à l’Olympiakos où il n’est pas exempt de tout reproche sur les deux buts grecs, Bolat preste à un très bon niveau. Comme son équipe qui atteindra les quarts de finale de l’Europa League. Ce parcours en C3, le Standard le doit en partie à son gardien. Le 9 décembre 2009, Bolat sort une nouvelle fois le grand jeu… mais autrement.
Pour une première participation à la Champions League le Standard a montré de belles choses, mais le manque d’expérience ne lui a pas permis d’engranger assez de points pour jouer les huitièmes de finale. C’est donc la qualification pour l’Europa League que les Liégeois jouent contre l’AZ Alkmaar lors de la dernière journée des poules. Pour se qualifier, il suffit d’un point au Standard. Hélas, à la 95e minute, le score est de 0-1. C’est le moment choisi par Benjamin Nicaise pour déposer parfaitement son coup franc sur la tête de… Bolat. Détente parfaite, tête parfaite. Direction la lucarne, direction l’Europa League. Hero level : +1000. Buzz mondial : check ! Pour les supporters, Bolat est désormais un Dieu !!
Fin de parcoursLa saison suivante (2010-2011) est meilleure en championnat tant pour lui que pour le club. Malgré une blessure qui le tiendra éloigné des terrains plusieurs semaines, Bolat retrouve le niveau qu’il avait à ses débuts. Notamment durant les play-offs (de 5e à 2e) et en Coupe de Belgique que le club remporte. 2011-2012 sera, par contre, une année noire. Le club ne passe pas l’écueil zurichois en Champions League et Bolat se blessera plusieurs fois comme le 22 avril contre Genk. Les ligaments d’un de ses genoux sont touchés et, depuis, le gardien n’a plus joué. A l’automne dernier, il avait rejoint le club de Fulham pour y poursuivre sa revalidation. Son avenir semblait tout tracé vers l’Angleterre, mais désormais les perspectives sont bien sombres.
De l’ombre à la lumière… et de la lumière à l’ombre.
source:sharkfoot