Proto: "Si Biglia ne revient pas, on a besoin de renfort

Silvio Proto a lui même tenté de joindre son ami, en vain, et se pose des questions

BELEK Depuis deux jours, le vent s’est levé sur la côte turque et les ballons prennent parfois des trajectoires étonnantes sur le terrain d’entraînement de Belek. Cela n’empêche pas Silvio Proto de rester impressionnant face aux exercices de Max de Jong ou aux frappes de ses équipiers. Le gardien anderlechtois prend de plus en plus d’ampleur dans sa cage mais aussi dans le vestiaire où il pourrait être bientôt nommé nouveau capitaine suite à l’affaire Biglia.

On sait que vous êtes proches de Biglia dans le vestiaire ? Avez-vous de ses nouvelles ?

“J’ai essayé de lui téléphoner, mais il n’a jamais décroché. C’est étonnant, mais je n’ai pas trop envie de commenter son choix.”

Sportivement, c’est une grosse perte pour le Sporting. Avez-vous des craintes pour le second tour ?

“Oui, quelques appréhensions et c’est bien normal. Maintenant, je sais aussi que les remplaçants ont des qualités.”

Y a-t-il une situation interne pour remplacer Biglia ?
Kanu peut éventuellement se partager le travail défensif avec Kljestan. Kouyate peut monter d’un cran. Sterckx n’est pas mauvais non plus. Les solutions existent, mais cela reste du temporaire. Il faudra un renfort pour succéder à Biglia.”

Les joueurs parlent-ils beaucoup de l’absence de Biglia ?

“Oui, on en parle. C’est normal car c’est un joueur très important pour nous. Il est notre capitaine.”

Cette situation pourrait aussi avoir une conséquence directe sur vous : vous êtes le vice-capitaine.

“C’est vrai, mais je n’y pense pas trop. C’est l’entraîneur qui décidera qui sera promu s’il apparaît que Lucas ne revient pas à Anderlecht.”

John van den Brom a-t-il déjà évoqué avec vous le brassard de capitaine ?

“Non. L’entraîneur a juste parlé au groupe pour expliquer la situation de Lucas mais sans entrer dans ces détails-là.”

Seriez-vous déçu de ne pas être promu ? Sacha Kljestan a déjà reçu le brassard quand Lucas Biglia sortait du terrain.

“Si le coach préfère le donner à un joueur de champ qui est au cœur de l’action, je le comprendrai très bien. Cela ne changera de toute manière pas mon statut dans le groupe. Il faut un leader par ligne dans chaque équipe et je resterai celui de la défense. Le brassard de capitaine n’est pas une obsession pour moi, même s’il s’agit d’un grand honneur.”

Lucas Biglia ne reviendra peut-être plus jamais, Roland Juhasz n’a pas été convié au stage : vous devenez le plus ancien de l’équipe.

“Avec Olivier Deschacht, oui. C’est agréable d’être le plus ancien sans être le plus vieux. C’est important de conserver de l’expérience dans le vestiaire et j’essaie de transmettre la mienne au mieux.”

Pourriez-vous finir votre carrière à Anderlecht ?

“Pourquoi pas ? Si je garde le niveau et que l’équipe continue à gagner, je ne pourrais pas me plaindre.
N’auriez-vous alors pas un goût de trop peu dans votre carrière ?

“L’étranger, c’est bien, mais il ne faut pas non plus partir pour partir. Je suis habitué à jouer la tête du championnat, cela me ferait bizarre de me battre pour ne pas descendre, même dans une grande compétition.”

Quand vous voyez Simon Mignolet qui affronte chaque semaine de grands attaquants dans d’immenses stades, cela ne vous donne-t-il pas envie ?

“Si l’occasion se présente un jour, j’y penserai évidemment. Je sais que ma famille me suivrait au bout du monde.”

Votre remplaçant désigné, c’est Thomas Kaminski. Mais il semble déjà s’impatienter dans votre ombre. Comment vivez-vous cela ?

“On s’entend très bien avec Thomas. J’ai discuté avec lui hier (NdlR : lundi) et il m’a dit qu’il ne songeait pas à partir. Il a évidemment envie de jouer, mais il sait que le poste de gardien est particulier à ce niveau-là.”

Progresse-t-il en ne participant qu’aux entraînements ?

“Il travaille beaucoup, mais il lui manque évidemment l’adrénaline des matches où on apprend beaucoup également.”

Kaminski peut se consoler : Iker Casillas est également sur le banc actuellement.

“Je ne comprends pas ça. Ce n’est pas un choix sportif. Mourinho veut juste se mettre Casillas à dos pour provoquer quelque chose. Personne n’est meilleur que Casillas dans le monde. Enfin si, il y a peut-être un qui est encore plus fort, mais il ne le dira jamais.”

Vous ?

“Non, Buffon. (rires) C’est un immense gardien, mais il est également très humble. Je l’aime beaucoup.”


source:dhnet